La Caisse d'Epargne a lancé hier un concept qui laisse augurer des ambitions futures de la marque en ce qui concerne la relation client. Baptisé "Mon Banquier en Ligne", le service se veut à l'opposé de ce qu'offrent les banques en ligne, et davantage en phase avec les attentes des clients que BNP Paribas avec sa Net Agence. L'idée ? Chacune des 17 caisses régionales dispose de sa propre "vraie" agence dédiée à la relation web, pour que chaque client puisse conserver un lien local avec sa banque où qu'il soit dans le monde, sans nécessité de déménager ses comptes dans une autre région. Le lancement est orchestré par Buzzman, qui propose aux internautes de découvrir ce qu'il se cache de l'autre côté du web...
L'idée pour la banque est de proposer le même catalogue de produits et de services, au même prix, aussi bien en agence que sur le net. Les responsables de la marque veulent laisser le choix au client, faisant en sorte que la banque s'adapte à ce dernier plutôt que l'inverse. Ainsi, le client pourra tour à tour basculer d'une relation physique, à une relation web par visio, en fonction de ses besoins et de ses contraintes.
Quel enjeu pour la marque ?
Souvent les jeunes choisissent leur première banque par mimétisme, en se retrouvant très tôt dans la même agence que celle de leurs parents. Dès lors, le défi pour toutes les enseignes de banques de dépôt est de fidéliser ces clients, en sachant pertinemment que nombre d'entre eux changeront probablement de villes, de région, voire de pays pendant ou après leurs études. L'idée qu'un étudiant de Dijon, Lille ou Chambéry puisse partir faire ces études ailleurs tout en gardant un ancrage local avec un conseiller bancaire de chez lui est dès lors plutôt une idée intéressante.
Défis de communication
- Le premier défi pour Caisse d'Epargne, c'est d'arriver à faire comprendre la différence entre son concept et la prolifération des solutions 100% web existantes. En d'autres termes, d'insister sur la valeur ajoutée humaine et sur l'ancrage régional. Un concept "digital-régional" en somme, gage d'une relation privilégiée selon les dires des responsables de la marque.
- Le deuxième défi, c'est d'arriver à communiquer de façon originale pour susciter l'intérêt de la cible principale. Pour ça, la marque mise sur un dispositif full web, orchestré par l'agence Buzzman. Georges Mohammed-Cherif, patron de l'agence explique qu'il a été séduit par la démarche globale de son client, qui proposait "un produit avant-gardiste, interactif, personnalisable". Le choix de l'agence est déjà un bon point pour la marque, qui si elle a amorcé sa mue en communication depuis le début de l'année, n'est pas forcément l'enseigne la plus sexy du moment (pour l'instant !).
- Un troisième défi vient compléter le deuxième : innover dans la com tout en ne chamboulant pas d'un coup d'un seul les codes du secteur : une banque, ça doit quand même au bout du compte rassurer plutôt qu'envoyer des paillettes...
Le concept "L'envers du web"
Le plan média consiste à envahir l'espace navigable des portails comme Yahoo et Orange dans un premier temps, avec une bannière qui lorsqu'on clique dessus fait se retourner la page complète de façon à inviter l'internaute à "aller derrière l'écran pour voir ce qu'il s'y passe". Comme d'habitude, la vidéo regorge de petits détails plutôt marrants. Mais je vous laisse voir à quoi ça ressemble dans la vidéo ci-dessous (ou encore mieux, en testant par vous-mêmes ici) :
En activant sa webcam, on va pouvoir incruster son visage sur le site de la banque en miroir, et partager "à l'envers" cette expérience sur Facebook et Twitter en écrivant avec des caractères retournés...
Bilan :
- Il s'agit d'une vraie démarche audacieuse de la part d'une banque, tant sur le concept que sur le choix de Buzzman comme agence.
- A noter que c'est la première pierre d'un édifice plus ambitieux encore, puisque d'ici à deux ou trois ans, Caisse d'Epargne envisage de doter chacune de ses agences d'un conseiller "monbanquierenligne", au lieu d'un pool de conseillers dans une agence par région.
- Enfin, il y a un paradoxe intéressant à observer selon moi : d'un côté, la marque nous assure que les clients interrogés, et plus particulièrement les jeunes, assurent qu'ils veulent et qu'ils ont besoin d'un conseiller physique (d'où le fait de pouvoir les contacter en visio). De l'autre côté, Orange lance Sosh! et Bouygues Telecom B&You, qui sont des modèles 100% web, où le client est son propre conseiller.
Est-ce à dire que dès que l'on parle argent on préfère être accompagné ? Pour moi, c'est plutôt le signe que le web demain, c'est plus d'humain dans la relation web, toujours plus de considération du consommateur. Quant à Sosh! et consorts, nous verrons bien si l'attrait d'un tarif moins cher suffira à désengorger les agences des opérateurs téléphoniques, qui auront sans doute toujours besoin d'un interlocuteur physique pour râler lorsqu'ils seront mécontents...
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