Oh mon dieu : internet sait tout de moi !



Internet rapproche, c’est un fait. Un peu trop ? A voir. On parle pas mal en ce moment des limites de ce géant que certains n’appréhendent pas encore. Récemment, c’est Le Tigre qui a défrayé la chronique en mettant en ligne un article très complet sur la vie de Marc L***. Le hic, c’est que toutes les infos (et y’en a un paquet) sur sa vie privée sont vraies, et leur compilation n’est que le fruit d’une recherche sur Internet…

Ce fameux Marc L*** a laissé sur la Toile une somme d’indices considérable concernant sa vie privée et professionnelle. Grâce à Facebook, Copainsdavant, YouTube et FlickR entre autres, on apprend un tas de choses sur lui : qui sont ses ex, quel est son job, où il a passé ses vacances… Même son numéro de portable a été pêché sur le web !

Si ce cas est assez impressionnant, il pose la question de l’exhibitionnisme passif de beaucoup d’entre nous. Faites le test vous-mêmes : le site 123people vous permet en un clic de voir la majorité des informations qui traînent un peu partout et qui vous concernent.

Aujourd’hui il est devenu commun que les recruteurs « Googlisent » les noms des postulants à une offre de stage/emploi. Un coup d’œil rapide sur Facebook permet souvent d’ailleurs de savoir jusqu’aux croyances et aux tendances politiques des personnes. OK, la plupart du temps on se fout royalement de tout ça. Sauf qu’en entretien, ça peut mettre une claque violente à l’objectivité des rapports humains (sans parler des photos Facebook de la dernière soirée décadente au Folie’s Pigalle pour l’anniversaire de Patrick : si Dédé vous a taggué, vous allez devenir vite une star, rien qu’avec cette photo de vous sur le bar en train de danser en caleçon à carreaux, les yeux vitreux…).

Bref. D’un côté on se coupe un bras pour acquérir une base de données « double opt-in » avec un ciblage garanti, qui va nous permettre de mieux envoyer nos spams à des milliers de consommateurs réceptifs (ou pas), et de l’autre on a une ressource sans limites de données toujours plus fournies sur la vie intime des gens, gratuite, et à disposition de tous…

On va finir par attribuer à chaque nouveau-né un compte Facebook, en même temps que son numéro de Sécu. Restera plus qu’à l’abreuver d’informations personnelles pour remplir de joie les e-curieux et autres voyeurs du clic.

De mon côté, j’ai une adresse Gmail, j’utilise Blogger, j’ai des photos sur Picasa etc. C’est dire si Google a une sacrée quantité de données sur moi. C’est pas que je sois résigné, mais force est de constater que Google, tout comme Facebook et les autres, ont le pouvoir de créer de l’addiction et/ou de la dépendance vis-à-vis de leurs services. Ce pouvoir est aujourd’hui certainement plus important que celui d’autres marques non-virtuelles (le cas d’Apple étant peut-être une exception confirmant la règle).

Est-ce la rançon d’une meilleure communication au 21e siècle ? Certainement…

1 posts:

Didier Thébaut

Il faut espérer que le traitement des données l'emportera sur les données. En un mot, un être humain est bien plus qu'une liste de données successives. La preuve par l'absurde ? Certains n'ont toujours pas accès au web et reste cependant des êtres humains, du moins pour l'instant...

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