Z-Factory

Twitter prend de plus en plus de sens sur Internet aujourd'hui. L'Ifop nous apprend par cette étude que 28 % des internautes français connaissent Twitter. Le développement de sa notoriété est énorme : l’année dernière, seuls 4% le connaissaient.

Moi-même il y a six mois, je ne voyais pas l'intérêt d'un service se contentant de proposer l'équivalent d'un "statut" Facebook. Car c'est comme ça que l'on nous présentait Twitter à l'époque, ne sachant pas vraiment quels autres arguments avancer...


En fait, Twitter c'est bien plus que ça. Certains qualifient ce service de rivière affinitaire d'informations. Rivière, parce que le flux d'info est continu. Même Google est à l'heure actuelle incapable de proposer dans son moteur de recherche des résultats en temps réel... Affinitaire, parce que chacun choisit quelle source d'info va venir alimenter son propre flux continu d'infos.

Assistons-nous pour autant à l'émergence d'un nouveau succès populaire mondial, à l'image d'un Google ou d'un Facebook ? En fait ce n'est pas véritablement l'ambition de Twitter.

Principalement connu par les jeunes (47% des 18-24 ans le connaissent, contre 33% des 25-34 ans et 22% au-delà). Les étudiants sont 47% à déclarer connaître Twitter. Les catégories socio-professionnelles sont inégalement représentées : notoriété de 47% chez les cadres, 17% chez les ouvriers.

Pourtant, seuls 2% d’internautes déclarent posséder un compte Twitter…

Pour moi qui fais de la veille, Twitter est rapidement devenu un outil indispensable. Certaines de mes sources (les personnes que je "follow"), sont des dénicheurs du net, à l'affut de la moindre info exclusive, de celles qui mettront quelques heures, jours ou semaines à être reprises par les médias spécialisés, par les réseaux sociaux, et enfin par les internautes eux-mêmes.

Les marques s'y mettent peu à peu, avec plus ou moins de succès. Tout dépend de ce qu'elles ont à raconter, évidemment. Un constructeur automobile par exemple, pourra communiquer sur ces nouveaux modèles, relayer en quasi direct un événement comme un salon de l'automobile, et prévenir en exclusivité ses "followers" dès qu'une info importante est sur le point d'être révélée. Mais l'avantage, c'est aussi de pouvoir poster un lien vers un article rédigé par quelqu'un d'autre, qui parle de sa marque. De même, on peut renvoyer vers une image, une photo, une vidéo, etc. (pour cela, on utilisera des raccourcisseurs d'URL, comme tinyurl.com ou bit.ly).

Le tout en 140 caractères max (soit la longueur d'un SMS), ce qui oblige à rester succinct, et évite de plagier des articles existants. Beaucoup prédisent que Twitter va signer à terme l'arrêt de mort des flux RSS, et pour cause : pour s'abonner à un flux RSS, il faut préalablement avoir été sur le site de la source en question. A l'inverse, ce sont les gens sur Twitter qui vont relayer une info digne d'intérêt, qui mènera parfois à suivre soi-même le fil Twitter originel (la source en somme).

Twitter change aussi les habitudes de beaucoup de bloggueurs (dont moi), en permettant de partager des infos existantes, qui ne méritent pas forcément qu'on s'y attarde en écrivant un article.

Bref, beaucoup de marques peuvent utiliser Twitter pour contenter leurs fans. Ce sera évidemment moins évident pour une marque comme Moltonel, Harpic ou Herta, que très peu de gens classeront dans la catégorie des "love brands" capables de les faire rêver...

Mais cet outil est surtout un relais de buzz (je vous renvoie à mon article parlant du buzz de la main de Thierry Henry). Et là, on ne parle plus de prise de parole des marques elles-mêmes, mais plutôt de reprise d'une info les concernant par les internautes eux-mêmes. Le fameux User Generated Content (UGC). Twitter va servir dans ce cas précis d'accélérateur de diffusion de l'info. Et comme souvent sur Internet, à moins que l'on parle d'une info exclusive sur un prochain produit Apple, le buzz se focalise davantage sur les points négatifs d'une marque que sur les bons.

Twitter est en somme un outil permettant de savoir ce qui se dit à l'instant "t" sur une marque, d'être au courant dès qu'un bon ou qu'un mauvais buzz est en train de se propager sur la toile (ou de savoir si Gmail ou Facebook plante au niveau mondial ou si c'est juste votre Freebox qui déconne), et du coup, de pouvoir actionner les bons leviers pour y faire face, et éviter que le buzz ne dépasse la marque.

Un outil indispensable à tous ceux qui font de la veille, et à ceux qui tentent de cerner la dimension "conversationnelle" d'Internet (après, certains peuvent aussi se contenter de suivre les trépidantes aventures d'Ashton Kutcher, Denise Richards ou... Frédéric Lefebvre !)

En savoir plus :

> L'impact de Twitter sur la blogosphère : sur ce blog

> Le "mini guide pro pour Twitter" par conseilsmarketing.fr

> Et Z-Factory sur Twitter : http://twitter.com/Z_Factory