On a tous été des créatifs


Beaucoup d’entre nous (ça t’inclue toi, le lecteur) affectionnent les pubs créatives, fruits d’une analyse juste, actuelle et objective de la cible, construites autour d’une stratégie imparable, et mises au monde grâce à la persévérance de certains commerciaux en agences et à quelques trop rares annonceurs audacieux.

Le déclic qui fera qu’une idée méritera peut-être un Lion d’Or ou une Loutre d’Argent (ça c’est pour un hypothétique festival de la pub créative à Vesoul) n’est pas évident à avoir. Un brainstorming géant ne suffit pas forcément à trouver un concept créatif fort, alors que parfois une idée peut germer au bord d’une cuvette de toilettes.

Certains diront que c’est un métier avant tout, et que tout le monde ne peut pas s’improviser « créa ». C’est pas faux, mais c’est pas totalement vrai. La créativité est quelque chose que l’on a placée à l’intérieur de nous-mêmes et qui se révèle de façon aléatoire. Le tout étant de savoir la stimuler, l’entraîner et la développer. Se ressourcer dans des lieux d’inspiration divers est une pratique commune (souvent l’occasion aussi pour des créas stars de faire passer en notes de frais un séjour (ré)créatif de deux mois à Barcelone, New York ou Tokyo, selon les moyens de l’agence). Qu’il s’agisse de sorties culturelles (pas mondaines, culturelles !) ou de dépaysements à but professionnel, chacun trouvera une solution appropriée pour faire le plein d’idées, ou pour faire le vide (c’est selon).

Si quelques créatifs de renom peuvent se permettre de faire monter les enchères au moment de changer d’agence, c’est certainement qu’ils ont une faculté à faire tourner leur fabrique à idées intra-crânienne de façon remarquable. Au-delà de la question de la frilosité des annonceurs et de l’autocensure des agences (oui, ça existe), on peut se poser la question de ce qu’il advient de tous les autres créas de l’univers de la pub. Sont-ils juste des éternels incompris ? Est-ce la faute aux commerciaux si les meilleurs créas ne sont pas celles qui sont vendues au final ?

Aujourd’hui un client n’achète pas une idée. Encore moins une présentation. Ce qu’il veut, c’est un retour sur investissement, en gros comprendre quel sera son intérêt à choisir une stratégie plutôt qu’une autre. Ça c’est pour notre lot quotidien à tous. Dès lors, si on part de ce postulat, la théorie voudrait qu’un bon commercial avec une présentation béton (mettant en avant le bénéfice apporté à la marque) puisse tout de même vendre un concept créatif fort…
Reste qu’on ne l’a toujours pas trouvée, cette idée qui va bouleverser la planète et générer des retombées du tonnerre pour notre cher annonceur ! Alors c’est quoi la solution ?

En y réfléchissant, on se rend compte qu’on a tous été créatifs un jour. Plusieurs années durant même ! Cette période de forte activité créative génératrice de concepts ultra-précurseurs que tout le monde ne comprend pas toujours à un nom : ça s’appelle l’Enfance.

Vous vous rappelez avoir fait dévorer votre Playmobil pirate par un chat en peluche reconverti pour le coup en sorte de King Kong d’opérette (et vice-versa) ? Et quand vous avez décidé de redécorer le canapé beige de votre salon rien qu’avec un stylo Bic bleu ou un tube de gouache (même Damidot n’y a pas encore pensé) ? Y’avait de l’idée là-dessous. C’est comme les bâtiments improbables en Légo, la joaillerie low-cost ultra-branchouille en pâtes alimentaires, les aventures passionnantes de Barbie qui doit sauver Bibifoque (qui est poursuivi par Goldorak), ou encore les expériences physiques à base de gel douche, de ketchup et de poils du chien (essayez, ça fait de la potion magique)…
Encore vierges de tout ce que plus tard nous allions ingurgiter, qu’il s’agisse de morale, de logique, de tout ce que la société propose pour nous façonner en partie l’esprit, nous étions des créatifs.

C’est peut-être là une des clés pour créas en mal d’idées : replonger dans l’enfance. Il ne s’agit pas de décompenser en faisant un processus de régression mentale (c’est dangereux) mais bien de se sortir du poids de ce qui nous entoure et influe sur notre créativité. C’est d’ailleurs prouvé : les enfants sont capables d’envisager davantage de solutions à un problème posé qu’un adulte (pas dit pour autant que le gamin sache réparer ta bagnole une fois en panne, mais c’est l’idée qui est intéressante ici).

Pour illustrer mon propos je vous propose une vidéo très explicite :

Cette jeune fille devrait peut-être tenter un entretien d’embauche tout de suite auprès d’une agence de talents créatifs, qui sait…

PS : pas facile d'être popotame... Merci à Marian, dénicheur de vidéos ;-)

Citroën change tout !


Je vous en ai parlé dans mon précédent article, Citroën a gardé le suspense intact jusqu’à aujourd’hui à l’aube. Une nouvelle identité visuelle que tout le monde attendait depuis des mois a été dévoilée. Au-delà de ça, la marque frappe fort, puisqu’elle opère ici un changement de positionnement total. Jusqu’ici la marque jouait sur les mêmes terres que sa sœur Peugeot ou d’autres généralistes. Maintenant il est question de faire de Citroën une marque française à vraie valeur ajoutée en se positionnant sur un segment plus premium. Finie l’époque de la marque de vieux où une Citroën Xantia Diesel beige ne faisait fantasmer que certains retraités en mal de nostalgie franchouillarde. Aujourd’hui Citroën change et le fait savoir…

Identité visuelle


Le précédent logo date de plus de 30 ans, et cette refonte était plus qu’attendue. Coïncident avec la célébration des 90 ans de la marque, Citroën nous présente ici un logo faisant apparaître des chevrons adoucis et le nom Citroën écrit dans une typo plus contemporaine, gagnant clairement en sex-appeal sans renier le patrimoine visuel de la marque (le rouge et les chevrons).

Signature de marque


"Vous ne savez pas tout ce que Citroën peut faire pour vous"
, en vigueur depuis 1992, laisse la place à la nouvelle signature "Créative Technologie". Landor et l’agence H ont toutes deux été impliquées dans la refonte de la plateforme de marque. Aussi ont été présentés aux concessionnaires la nouvelle architecture des concessions et l’ensemble de la déclinaison marque et identité.
« Créative Technologie » se déclinera en français partout dans le monde, histoire d’assumer clairement les origines françaises de la marque, et tout l’imaginaire qui s’y colle.

Offre produits


Comme je vous en parlais, le teasing a très bien marché, les médias ayant relayé ces derniers temps à la fois la rumeur du changement d’identité visuelle, et celle d’une éventuelle résurrection de la mythique DS. Fuite tactique ou négligence ? Qu’importe, puisqu’il s’agit bien de lancer une nouvelle gamme dans la gamme, appelée « Distinctive Series ». 3 modèles sont prévus pour très bientôt, la DS3, la DS4 et la DS5. Coexistant avec la gamme classique connue actuellement, cette nouvelle offre se veut plus premium et bénéficiera d’un logo « DS » à part entière, qui viendra en complément du nouveau logo de la marque.

Une stratégie ambitieuse

La stratégie est osée, et on saluera l’adéquation entre la refonte de la communication de marque pour mener à bien un changement de positionnement et la cohérence d’une offre produit repensée. Quand des concurrents comme Toyota ont choisi la création d’une marque à part entière pour ses véhicules de luxe (Lexus), on ne peut qu’attendre de voir quels seront les effets de la stratégie de Citroën, qui dans le paysage automobile actuel, n’a pas d’égal.
Vous pouvez découvrir l'ensemble de la nouvelle identité visuelle sur www.creativetechnologie.com/fr

L'art de faire parler de soi par Citroën


Le teasing est un art, et Citroën l'a semble-t-il bien compris. Depuis quelques semaines, la marque aux chevrons a mis en ligne un site intitulé citroen-event2009.com.

Mais nous réserve donc Citroën derrière ce site mystère ? D’après les rumeurs du web, il s’agirait ni plus ni moins que de la révélation d’une nouvelle identité visuelle de la marque. Il était temps me direz-vous. Le dernier logo date des années 80, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il affronte mal le poids des années. Au programme donc, nous verrons certainement les chevrons s’adoucir et devenir un poil moins pointus. Peyt-être en prime un changement de couleur ? Pour le savoir, rendez-vous très bientôt.

Fin de la news ? Que nenni. En plus d’une nouvelle identité visuelle, Citroën devrait lever le voile sur une nouvelle gamme plus luxueuse, qui évoquera la mythique DS. Véitable aubaine pour communicants, puisque la rumeur même de la résurrection (même si ce n’est que dans l’esprit) d’un modèle tel que celui-là déchaîne les journalistes.

Il est question de DS3, DS4, et DS5 (DS pour Distinctive Series). Ces modèles (prévus pour 2010 a priori) seront différents du reste de la gamme dans leur esprit, dans leur noms, et dans leur dotation. Quelle similitude y aura-t-il avec la DS ? Si ça se trouve aucune. Quoiqu’il en soit, avant même la conférence de presse prévue entre jeudi et vendredi, on est sûr que l’info sera bien relayée.

En gros retenons que pour une bonne opération de RP, il faut une bonne grosse phase de tesaing avec une vidéo qui fait monter le supence en ne dévoilant rien, lâcher quelques infos pour ensuite les démentir, et capitaliser sur un produit phare de l’histoire de sa marque. Même si ce n’est au final que pour capitaliser sur un nom…

>> Suite de l'article ici.

N'imitez pas : innovez !

Ceux qu’on appelle des « Killer-App » sur internet fondent leur succès sur le fait de répondre à un besoin non-exprimé, d’apporter une plus-value par rapport à l’existant. Google a ringardisé à l’époque ses concurrents par sa puissance et sa simplicité. De même, si Facebook a remplacé Viadeo, menacé MySpace et tant d’autres, c’est tout simplement parce qu’ils ont misé sur la valeur ajoutée. En effet, il y a de fortes chances qu’entre deux connexions sur Facebook il se soit passé quelque chose dans votre entourage qui mérite que la planète le sache, qu’une nouvelle appli vous propose un quizz sur « quel meuble Ikea êtes-vous ? » ou que vous soyez taggué en compagnie de Sylvie du Service achats pendant une soirée (et que ça ne plaise pas à votre femme, mais alors pas du tout !).

Les marques physiques que nous côtoyons tous les jours devraient s’inspirer davantage de cette volonté d’innover. Apple en a fait sa marque de fabrique, proposant tous les six mois un nouveau joujou révolutionnaire (c'est vrai ça, je me demande souvent quel est LE truc pour faire en sorte que beaucoup d'entre nous changeons notre iPod au bout de 6 mois pour... un autre iPod !!). Seb/Tefal a sauvé son activité grâce à la R&D : la friteuse sans huile leur ayant donné pour une fois un coup d'avance (ça, c'est un truc que les chinois ont mis quelques semaines à copier et c'est toujours pas au point, au vu des dernières plaintes causées par des blessures aggravées). Renault a quant à lui transformé la moitié de sa gamme en succès, en inventant en leur temps de nouvelles niches qui ont vite fait des émules (Twingo, Espace, Scénic, sans compter l’audacieuse Logan).

Tous ces exemples donnés ont pour moi quelque chose de magique. Dans ces cas-là, c'est un bonheur de réinventer nos métiers au quotidien. La communication est une chose primordiale pour une marque. Mais encore faut-il pouvoir vendre un produit qui a un minimum de crédibilité, et plus important encore, qui a des chances de plaire au conso, et donc de se vendre. Nombre d’agences couchent encore avec le diable, en vendant des stratégies de communication pour des produits dans lesquels ils ne croient pas une seule seconde… Les méchants ne seraient donc pas les communicants, mais les marques elles-mêmes ? Je l'accorde, c'est un peu facile.

En tout cas c'est sûr, on a déjà inventé 18 fois des lessives qui lavaient plus blanc que blanc (au fait, tendance éco-friendly oblige, maintenant on lave plus froid que froid, pour é-co-no-mi-ser !). Là par contre on est dans des produits de nécessité, et non plus dans de l'achat d'impulsion. Mais comme l'ont fait Daddy et Saint Louis pour le sucre, on peut encore réinventer des packagings plus pratiques (à forte marge ajoutée, ce qui ravit qui vous savez).

Mais même une fois tous les contenants revus, il nous reste à vendre la Marque (avec un grand"M"), son univers, ou à vraiment miser sur la disruption pure, en axant sa stratégie sur autre chose que sur le produit et ses caractéristiques.

Quoiqu'il en soit, à défaut de pouvoir compter sur une plus-value produit (ou packaging), on pourra toujours miser sur l'émotion. Et nous on aime ça, l'émotion ! Le conso aussi ça tombe bien. Conclusion : un bon produit se vendra toujours bien.
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